Comment capter l’essence même d’un paysage ?
Révéler la beauté de la nature en toute saison, capter la brume, les rayons éparses du soleil perçant à travers les branchages, saisir le cours d’un ruisseau et le figer… La photographie de paysage est un art à part entière ou les photographes exercent leur œil, l’exercice étant moins simple qu’il n’y paraît. Conseils.
Sublimer un paysage sous tous les frimas, dévoiler son essence et capter l’instant présent… la photographie de paysage est l’un des domaines de spécialité le plus apprécié des photographes avec celle de la prise de vue de portrait. Si chacun exerce son œil à saisir le bon moment, à réussir le cadrage idéal avec sa propre sensibilité, il n’en demeure pas moins que réussir une photo de paysage nécessite certaines subtilités tant au niveau de la composition de l’image que de sa netteté. Astuces pour réussir, à coup sûr, vos photographies de paysage et révéler la beauté qui sommeille dans la nature.
Jouer avec la lumière ambiante et la météo
C’est une constante ! Peu importe le domaine de prise de vue, la luminosité joue un rôle primordial pour obtenir une image de qualité. Il convient pour cela de bien repérer l’endroit, d’observer les ombres, de scruter la lumière idéale. Tous les photographes professionnels vous le diront, l’heure qui suit la levée du soleil et celle qui précède son couché sont à privilégier. C’est à ce moment précis que la lumière est la plus belle, avec des tons chauds et doux. Le climat a son rôle à jouer également. Après la pluie, par temps orageux, la luminosité possède des effets fantastiques à ne pas négliger permettant de capturer des paysages parfois surréalistes. Des applications iOS et Android comme Photographer’s Ephemeris (https://photoephemeris.com) offrent la possibilité de connaître à l’avance, la position et l’élévation exacte du soleil, mais aussi celle de la Lune, partout dans le monde.
Observer pour composer votre image
La patience et l’observation sont la clé d’une bonne prise de vue. Cela permet de composer votre image en prenant en considération l’ensemble des éléments du décor, du premier à l’arrière-plan. Une photo se construit en réfléchissant au cadre, au sens de lecture en évitant d’intégrer des éléments perturbateurs. Généralement, il convient de se baser sur la règle des tiers c’est-à-dire de décomposer l’image en 9 carrés identiques.
Les intersections marquent les points d’intérêts ou vous pouvez faire la mise au point par exemple. Elle se complète par la loi sur l’horizon qui précise d’accorder 1/3 de ligne d’horizon et 2/3 de ciel si vous souhaitez privilégier le ciel, ou l’inverse (2/3 de terre, 1/3 de ciel) si vous voulez capter principalement la terre. Bien sûr, ce ne sont que des indications, certaines compositions dérogent à ces règles. De même qu’il est important de prendre un élément en premier plan afin de dynamiser l’image et de jouer avec les perspectives et courbes permettant d’attirer le regard vers un centre d’intérêt.
Opter pour le réglage manuel du collimateur de mise au point
Venons-en aux réglages de l’appareil photo. Un reflex classique dispose de collimateur d’autofocus visible dans la lunette de visée permettant de faire la mise au point sur un point donné. Pour cela, dans les paramètres de votre boîtier, privilégiez le mode sélectif (un seul collimateur AF) et déplacez-le à l’aide de la molette ou des flèches de direction jusqu’à ce qui s’illumine en rouge pour sélectionner celui qui vous convient. En cas de faible ou de trop grande luminosité (comme sur un fond relativement uni), il faudra passer en mode manuel pour faire la mise au point.
De l’avantage d’une mise au point à un tiers de l’image
Une méthode simple et efficace pour une photo nette et sans bavure consiste à réaliser la mise au point à un tiers de l’image. Cette recette fonctionne particulièrement bien lors de l’utilisation d’un objectif grand-angle et que le premier plan est à environ un mètre de l’appareil photo.
Étendre la zone de netteté avec l’hyperfocale
Une autre astuce qui nécessite plus de calcul réside dans l’utilisation de l’hyperfocale. Celle-ci permet d’étendre la zone de netteté sur les photos de paysage offrant un premier plan net et un arrière-plan précis lors de l’utilisation d’objectif grand-angle ou ultra grand-angle. Le calcul étant assez scientifique et peu pratique sur le terrain puisqu’il faut prendre en compte la focal, l’ouverture et la distance du sujet (là où vous faites la mise au point), il est préférable d’utiliser des sites comme DOFMaster (http://www.dofmaster.com/) ou des applications smartphone (DOFCalculator, Hyperfocal, Profondeur de champ, etc.) qui permettent d’effectuer ce calcul très simplement.
Doser la profondeur de champ
La règle générale en matière de photographie de paysage consiste à obtenir une netteté optimale sur l’ensemble de l’image. Pour cela, il convient de régler sa profondeur de champ à une ouverture de f/11, f/16 voir f/22. Plus l’ouverture est grande, plus il y aura des éléments nets dans la photo. Cependant, en agrandissant l’ouverture, il faudra prendre en compte la luminosité ambiante et le temps de pose qui peut-être plus long (en cas de faible luminosité par exemple). À noter que la qualité de l’objectif fera une grande différence surtout s’il dispose d’une ouverture constante, plus le chiffre d’ouverture est petit, plus l’objectif est lumineux (et onéreux, d’autant plus s’il est stabilisé !). Le mieux est encore d’effectuer sur le terrain plusieurs tests afin de trouver le bon compromis.
Privilégier l’utilisation d’un trépied
Le trépied est l’un des compagnons indispensables du photographe. Il en existe à tous les prix et se veut un investissement sûr. Son utilisation en photographie de paysage permet à la fois de stabiliser l’appareil, de régler les niveaux pour éviter d’avoir une photo de travers et d’améliorer sensiblement la netteté surtout en cas de pause longue.
Éviter les vibrations avec une télécommande ou le retardateur
Même lors de l’usage d’un trépied, le moindre mouvement comme l’appui sur le déclencheur de l’appareil photo, peut occasionner une légère vibration et faire rater votre prise de vue. En ce sens, la télécommande s’avère précieuse offrant un déclenchement à distance (et qui sert grandement en photographie animalière !). Si vous n’en possédez point, l’utilisation du retardateur réglé sur 2 secondes fera l’affaire.
Améliorer la netteté en utilisant l’option miroir verrouillé
Certains photographes privilégient l’utilisation du miroir levé et verrouillé. Mais attention, cette astuce ne concerne que les appareils reflex d’un certain prix (tous ne disposant pas de cette option), les hybrides ne possédant pas de miroir. Après avoir consulté le manuel de votre appareil reflex, il faudra aller dans les paramètres pour activer cette option (et la désactiver après utilisation). Techniquement, le miroir verrouillé permet d’éviter les vibrations à la prise de vue, assurant une image nette. La levée du miroir élimine le mouvement mécanique lors de la prise de vue en le levant une seconde avant la capture de l’image, ce qui dissipe les éventuelles vibrations avant que la pose ne démarre.
Visualiser le résultat
Rien de plus frustrant que de s’apercevoir une fois rentrer chez soi que les photos prises n’est pas de la qualité escomptée. Pensez à vérifier vos photos directement sur l’appareil et à zoomer dessus pour voir si la netteté convient. La plupart des appareils photo disposent de la fonction LiveView permettent de visualiser directement la scène avant la prise de vue, une bonne méthode pour ne pas de tromper !
Effectuer quelques retouches
Suivant la qualité de vos objectifs et leur entretien, il peut apparaître quelques impureté et différence chromatique ainsi que des phénomènes de diffraction. Avec un logiciel tel que Lightroom (voir les formations Lightroom à ce sujet), il est possible de corriger rapidement une photo, de la retoucher si besoin et d’effectuer bien d’autres réglages pour améliorer son rendu. D’autant plus que ce logiciel intègre des fonctionnalités d’archivage puissantes dont il serait dommage de passer à côté, surtout si vous avez de nombreuses photos !